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La femme & l'homme

Mamoun Moubarak Dribi – Le 2 juillet 2024





Une certaine méditation, autour de ce qui rend impossible une certaine conjonction parfaite de la femme marocaine et l’homme marocain  

L’homme est bien souvent légèrement « à côté » de son état de lucidité que l’on pourrait qualifier de « pleine conscience », qu’il soit lucide ou pas !! Cet état d’être un peu « à côté » sera encore accentué un peu plus, s’il utilise des psychostimulants (cigarette, tabac, ou autres) … de ce fait quand il parle ou quand on lui parle, ce léger « à côté » qu’il a vis à vis de sa « pleine conscience », lui donne un laps de temps pour revenir (par effet rétroactif) sur ce qui se dit, l’analyser, et le sanctionner de manière objective, autant qu’il le peut. Bien évidemment ce n’est pas le cas de tous les hommes.




Instantanée

La femme quant à elle, est bien différente, elle est quasiment dans l’instantané vis-à-vis de l’énoncé !! qu’elle anticipe la plupart du temps, au risque de se tromper !! elle est même très sensible à la dynamique de l’énonciation !! du coup elle se trouve entrainée en dehors du carré de l’énoncé objectif !! tel que développé par l’éminent Lacan cf. Les formations de l’inconscient (Voir encadré orange). La femme, la plupart du temps se trouvera être entrainée par la dynamique des structures suivantes : D->s(A)->A->S. Cette dynamique va toucher d’une certaine manière l’aspect qui concerne la faculté logique qui s’appelle la manifestation الايضاح و الاظهار ce qui risque de rendre la femme très émotive !! du fait qu’elle soit en prise avec certains affects, dont elle ne supporte ni les effets, ni le fait qu’elle en soit sujette.

 

Ce qui fera qu’elle risque d’apparaitre comme étant instable momentanément, tout en laissant paraitre une certaine capacité toute relative à entendre ce dont il est question au-delà de ce qui se dit, et qu’elle parvient malgré tout à écouter. Sa capacité d’écoute demeure le plus souvent alerte et parfaitement opérationnelle. Il faut alors lui laisser un peu de temps, pour qu’elle sorte des effets d’entrainements telle que générée par la dynamique des structures suivantes : D->s(A)->A->S – pour ensuite se remémorer autant que possible objectivement le déroulé. Sa ténacité à revenir sur tous les événements qu’elle traverse et la force qu’elle déploie pour s’y situer à nouveau, sont souvent mal interprété par l’homme…

 

L’homme qui attend d’elle qu’elle s’excuse ou qu’elle reconnaisse son tort !! risque de la vexer. Je n’y vois pour ma part ni un tort, ni une erreur de sa part !! Ce sont des choses, que l’on devra inscrire comme insigne de son prestige féminin !! ce qui n’est pas sans participer amplement à sa manière d’être en tant que femme. N’oublions pas que la femme marocaine est autrement et différemment impactée jusque dans son corps par les effets du discours, et du regard. Regard qui la nourrit mais qui la détruit aussi…

 

Question : l’effet d’entrainement du discours de l’Autre, amplifié par son regard, et son état psycho émotionnel, affectent-ils la femme uniquement au niveau de son « Je » ou bien aussi au niveau de son « moi » ? ou bien les deux ? Sachant que le « Je » et le « moi » n’ont pas les mêmes attaches au niveau de l’inconscient, malgré qu’on les retrouve conjointement impliqués dans la dynamique de la parole.

 

La femme en mode survie, enclenche une conduite quasi automatique

Face au stress, à la pression de la vie familiale et sociale, à l’angoisse… ou à tout autres stimuli qui l’affecte, la femme est capable de réaliser tous ce qui lui incombe en termes de tâches !! mais elle n’a souvent pas de prise de conscience immédiate en terme rétroactif !! elle glisse d’un évènement à un autre !! Souvent, chez certaines femmes, elles ne reprennent pas l’événement de manière conceptuelle, alors qu’elles sont entrain de l’exécuter !! pour voir, comment il sera recevable par l’autre !! les catégories qui opèrent à ce niveau chez elles sont de l’ordre du « Vrai » ou du « Faux ».

 

Si l’homme adresse une critique, et du fait du contexte (stress, pression, angoisse etc.) la femme se rebiffe et/ou explose !! Quand elle entend une critique, elle est alors déçue et abattue, car elle s’attend d’abord à être félicitée.  Elle s’estime en effet avoir réussie un véritable exploit !! même si la tâche peut sembler anodine. Car du fait de la pression interne qu’elle encaisse, pression souvent insupportable et difficile à supporter, elle estime qu’elle a fait bon ouvrage. Un plat raté, des propos incisifs, un accueil en demi-teinte…

 

Le principe de mêmeté et la terrible question « que suis-je »

Bien souvent la femme se base en termes de référence lors de l’exécution d’une action pour symboliser l’autre avec qui ou pour qui elle s’affaire comme étant similaire à elle. Elle lui impute la même valeur qu’elle s’impute à elle-même, c’est-à-dire infinie !! ce qui est beau !! ce qui est innocent !! ce qui est purement féminin.

 

Alors sa réaction viscérale sera proportionnelle à ce degré de symbolisation de l’autre, à la haute de la valeur qui lui est afférente, telle que lui a été imputée innocemment par la femme sous l’effet de l’Amour.

 

Certains seraient portés à croire qu’Il s’agit chez elle d’entêtement ou d’impulsivité !! Dans certains cas, c’est vrai, mais ce n’est pas un trait qu’il faut généraliser au niveau de toutes les femmes. Je crois qu’il s’agit plutôt, je pense aux effets d’entrainement engendré par l’axe D->s(A)->A->S. Ainsi qu’au terrible travail de la question : que suis-je ?

 

La femme ne sait plus ce qu’elle est parfois, tant les charges qui pèsent sur elle sont terribles !! et les attentes énormes... En réponse à la question : que suis-je ? Elle est souvent dans le négatif (voir dans ce sens l’ouvrage d’André GREEN – le travail du négatif). Du fait qu’elle est sensible et très attentive à la demande, et à la satisfaction de l’Autre. La femme perd souvent pied, au risque de perdre aussi le sens des choses. Ses efforts lui paraitront inutiles, voire morbides…

 

Les effets du concept

N’oublions pas le rôle que joue le concept qui permet de subsumer le mot de plusieurs aspects en rapport avec la désignation qui stabilise le sens vis-à-vis de la signification et rend possible l’articulation de plusieurs images en termes de représentation sans modifier ni le sens ni altérer la signification.

 

Penser la femme avec des concepts qui ne la représentent pas ou peu, et à mon sens : une grave erreur. C’est avec elle et sous son autorité d’être féminin pensant que le concept qui la concerne devra être conceptualisé et articulé. Sans oublier que l’on pense avec son identité du moi et de son désir. La question qui se pose alors est :

« De qui parle- t- on quand on parle de la femme ? ».

 

Le coran et la dimension du concept

Le coran est d’une aide précieuse car il se situe au-dessus du concept et au-delà de lui. Il structure le champ du concept en termes de signification et lui procure de la légitimité pour se renouveler et créer. Mais là aussi, le risque demeure au niveau de l’interprétation, qui peut inhiber le mouvement, la souplesse et la force du concept, le rendant soit rigide soit non-articulable. Le concept perdra alors sa fonction principale qui est d’opérer au niveau symbolique, et d’ouvrir toutes les dimensions de l’imaginaire afin d’apporter autant d’images au mot tout en stabilisant son rapport à la chose dans ses relations aux sens et à la signification. C’est cette dimension qui s’appelle la métaphore…

 

A suivre

 

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