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Réussir certains changements au sein de la PME

Mamoun Moubarak Dribi – fondateur du cabinet Conseils – MMDConseils


L’entreprise, l’individu, le soi et l’Autre, le désir, le fantasme, le manque et la symbolisation de certaines choses à travers le langage ; le concept et l’objet, l’objectivité et la subjectivité, le réel et la réalité… l’angoisse, la peur, l’inhibition.


Réussir certains changements au sein de la pme pmi au Maroc:


Une entreprise n’est pas une formation humaine comme les autres, elle est certes constituée de ressources humaines qui cohabitent de manière harmonieuse (autant que possible) pour réaliser des objectifs bien précis, en ayant affaire à des obligations et des contraintes, qui peuvent surgir le plus souvent de manière imprévisible. En contrepartie, chacun reçoit une rétribution selon des règles clairement établis, et peut selon les cas trouver une certaine satisfaction voire un certain plaisir (ou de la peine aussi) dans ce qu’il fait ou réalise. Ce qui fait la singularité de l’entreprise c’est qu’elle est une institution, c’est-à-dire qu’elle fonctionne à travers des dispositifs légaux formels et informels, où les individus sont pris dans des fonctions bien identifiées, pour fournir des compétences et du savoir ayant comme objectif ultime un résultat de qualité.

L’habitude, l’ordre, la synchronisation, l’exécution sont les mots clés qui constituent l’efficacité et la pertinence de toutes les actions accomplies au sein de l’entreprise, qui permettent de statuer vis-à-vis d’elle comme étant une bonne entreprise. Bien évidemment cela va de soi, elle devra générer du profit.

L’entreprise comme toute entité vivante évolue ou stagne, elle est donc appelée à changer, voire à se transformer. Prenons l’exemple d’une société qui fait du négoce, qui importe une variété de produits en rapport avec un certain secteur d’activités comme celui de l’électroménager par exemple. Cette entreprise ayant réussit dans son domaine, elle a plusieurs filiales à travers le Maroc et présente une santé financière avérée. Comme toutes les entreprises elle pense à fabriquer, du fait d’une part qu’elle maitrise une bonne part de marché, et d’autres part elle estime gagner plus en produisant localement.

Bien entendu plusieurs cabinets conseils éminemment compétents peuvent accompagner cette entreprise, dans la conduite de ce changement. Mais la question que je pose : « pourquoi n’y a-t-il pas plus d’entreprises qui franchissent le pas ? » Sachant que, la plupart de ses entreprises sont des entreprises familiales ? Qui présentent pour la plupart d’entre eux, les critères favorables pour prétendre à de tels challenges. Malgré que l’état marocain soutienne les entreprises à travers des financements d’études, des exonérations etc… la donne n’évolue guère !! Nous avons soit de la fabrication informelle répartit çà et là dans divers ateliers, soit de micros entreprises très spécialisées qui fabriquent pour d’autres opérateurs. La logique du sous-traitant et du prestataire de services domine largement ce secteur.

Certains diront qu’il s’agit là d’un état d’esprits que les dirigeants de ses entreprises n’ont pas ? d’autres diront que les cas d’échecs ont instauré une certaine appréhension voire le doute ?

Pour ma part, et du fait de l’expérience que nous avons accumulé mon équipe et moi-même durant plus de 20 ans dans les domaines de l’analyse institutionnelle auprès de nos clients, m’ont permis de cerner certains angles morts, où se situent certaines structures en termes d’inhibition et d’angoisse qui influencent de manière subversive les tenants lieux au sein de ces entreprises. Je ne prétends pas à travers cet article couvrir de manière exhaustive tous les éléments qui interagissent de manière directe, connexe et annexe au sein de ces dites structures. Mais néanmoins, je vais pointer la plus importance d’entre elles : la symbolisation. Cette action qui permet à chacun de nous de développer les bonnes représentations, par rapport à une certaine réalité, véhiculée par le langage et le discours. Chose qui ne peut se faire qu’à travers la manipulation de concept qui présente une certaine relation de subsomption, laquelle qui pointe de manière précise et univoque un objet ou une famille d’objets. Si vous interrogez la démarche et la méthodologie de ceux qui présentent de telles stratégies qui aspirent accompagner ce genre de changements, vous verrez que leur souci premier porte uniquement sur l’objet à fabriquer en termes d’efficace. Le concept lui est laissé en dehors, il est dilué dans le modèle. Une usine clé en main conforme à ce qui se fait en Europe !! si possible, dernier cri !! que l’on va inaugurer en grande pompe !! Le fantasme du complexe d’infériorité, ou de celui qui suit « la voix de son maitre » font que l’ultime chose n’est pas d’aller au-delà de fabriquer l’objet, mais uniquement savoir manipuler et avoir 10/10 à l’examen de contrôle… Une auto censure s’opère alors de fait. Regardez autour de vous, comment la plupart de ceux qui produisent au Maroc opèrent, tous secteurs confondus ? Ce qui n’est pas le cas en Chine, en Inde, ou au Japon. Le modèle Turc lui est un peu différent, il a réussi à calquer le modèle européen en lui injectant une organisation et une méthodologie Turc !!

Nous au Maroc, pour ce qu’il en est des grandes entreprises, pour un certain nombre, la question ne se posent même pas. Une image en miroir, une réplique exacte de ce qui se fait en Europe. A part un peu de discours qui manie un peu de culture pour marquer une relative différence, en vue de garder une certaine inscription dans une certaine réalité somme toute fictive !!

L’esprit humain aspire à comprendre, non pas uniquement pour exécuter, mais pour symboliser au-delà des objets. Se saisir du concept, a permis à l’Inde de conquérir la lune, elle a aussi permis à la chine de se hisser au premier rang au niveau de la recherche fondamentale. Ses pays n’ont calqué aucun modèle, ils ont inventé le leur, qui est tout aussi efficace que celui déployé en Europe et ailleurs voire peut être un peu meilleur.

Je m’interroge, pourquoi n’arrivons-nous pas à créer nos propres concepts ? pourquoi hésitons-nous autant ? qu’est ce qui nous inhibe ?


A suivre…


Mamoun Moubarak Dribi

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